Le regard qu'il me lança me mettait presque mal a l'aise. je le toisai. Notre duel de regarde dura quelques secondes. Ce dernier finit par prendre fin quand mon adversaire ouvrit grand la bouche et lança un miaulement qui me fit perdre pied.
Ok c'était le chat qui venait de gagner la bataille mais pas la guerre.
Ce chat, je venais de le ramasser dans la rue: un chaton d'environ 4 mois s'emblant perdu. Je ne pouvais pas le laisser tout seul. Pourtant je n'avais rien ici pour m'occuper d'une boule de poil même si celle-ci prenait encore très peu de place. Je vivais dans mon petit T2 en centre ville, avec pour seul revenu une bourse de trois francs six sous pour subvenir à mes besoins. Avant lui, je n'avais jamais eu d'animaux sous ma responsabilité : je savais bien que ce n'était pas facile de s'en occuper et je n'en avais pas non plus forcement le temps ni l'envie. Mais le destin on avait décidé autrement si vous croyez au destin bien sûr. Lorsque je l'ai ramassé, je ne savais vraiment pas dans quoi je m'étais embarqué. Comment allais-je trouver le temps de m'occuper de lui. Je n'avais pas non plus les moyens de mettre des milliards dans les soins et la nourriture. Faut pas croire, mais un petit truc aussi insignifiant, ça bouffe!
Pourtant au bout de quelques semaines, je fini par m'habituer à mon nouveau colocataire assez envahissant. Il vivait avec moi, je vivais chez lui. A ma grande surprise sa présence ne me dérangeait guère : même sa manie de se servir dans les plats sans y être autorisé et ouvrir la porte des WC quand on y était. Malgré sa taille réduite il arrivait à coloniser le lit sans trop de difficulté. Je fini même par avoir un budget assez convenable pour le nourrir : ainsi, le chat ne pouvais pas se plaindre de sa vie sous le toit d'un étudiant.
Un jour, que je venais de rentrer d'une journée de cours, je m'affala sur le sofa et souffla de fatigue. Un silence pesant s'était abattu dans mon appart, bien loin de l'agitation de l'université. C'est ce jour là ou je l'ai perdu. Un jour comme n'importe lequel pourtant mais lui n'est pas revenu : la fenêtre que je laissai entrebâiller pour lui permettre de faire sa petite vie pendant que j'étais au bahut, ne l'a jamais revu passer. C'est alors qu'il me fallut me réhabituer à ce silence de solitude qui apparut avec sa disparition. Le destin vous me direz, mais moi, je ne crois pas au destin …

On ne se rend compte de l'importance d'une chose que lorsqu'on la perd.