Un soir, alors que la lune était pleine et haute, Leterya et Chiaki décidèrent de faire une petite virée en ville, enfin plutôt dans leur petit village car elles habitaient dans un coin paumé.
Les rues étaient à peine éclairées, vides, silencieuses et le léger vent rendait ce village quelque peu sinistre.

C : « Tu es sure que c’est bien prudent de sortir à cette heure ? Avec tous ce que l’on entend depuis quelques temps ! »

Chiaki se colla au bras de Leterya

L : « Tu veux parler du Tueur à la baguette ? Ce n’est qu’une légende et puis qu’est-ce qu’il ferait ici. T’es vraiment une trouillarde »

Elles continuèrent à avancer dans le village en direction de la petite boulangerie au coin de la rue. A cet endroit l’éclairage a déjà rendu l’âme et seul les rayons de la pleine lune éclairaient cette boutique, la rendant plus sinistre que le reste du village.

C : « S’il te plait on peut aller autre part ! N’importe où sauf ici ! »

L : « Pourquoi tu crois que d’un coup on va entendre quelqu’un hurler et un fou va nous sauter dessus … »

CRAAAAAAAACK
Ce bruit les fit sursauter, il venait de la boulangerie. Leterya s’approcha et vit que la porte était entrouverte, elle se décida alors à entrer, entraînant par la même occasion Chiaki.
La boulangerie qui était habituellement pleine de vie et entièrement tamisée de couleurs pastel ressemblait maintenant à un vieux décor de film d’horreur, il y faisait sombre, les ombres qui se dessinaient sur les murs laissaient apparaître des formes semblables à des monstres tout droit sorties de contes pour enfants ; seule l’odeur sucrée qui flottait dans l’air rendait cet endroit plus rassurant.

C : « Leterya on ne devrait pas rester là, je ne suis pas vraiment rassurée. Enfin plus que tout a l’heure je veux dire. »

Mais Leterya n’écoutait pas, elle continuait à scruter le moindre recoin de la boulangerie afin de trouver d’où provenait le bruit.
Un nouveau bruit se fit entendre, celui-ci moins audible mais tout aussi curieux et inquiétant ; il semblait provenir de l’arrière-boutique, les deux jeunes femmes y allèrent à tâtons.
Chiaki, qui pour une fois passa devant, ouvra la porte et devant l’obscurité de la pièce, alluma la lumière.
Elles n’en cru pas leurs yeux. Parmi les nombreux gâteaux en court de fabrication, baguettes et donuts, se trouvait une pagaille monstre ; surement la cause de tous ce raffut ; elles furent d’abord soulagées car le bruit n’était en réalité du qu’à une simple pagaille. Chiaki n’écoutant que sa gourmandise s’approcha du plan de travail ou se trouvait quelques éclairs et vit une vision d’horreur : un homme, apparemment le boulanger mort du sucre glace plein la bouche et une baguette rassie plantée dans le cœur.

C : « Je te l’avais dit c’est lui, c’est le Tueur à la baguette ! »

Chiaki était totalement terrifiée, elle se tenait accroupis, la tête entre les mains tandis que Leterya surprise par ce spectacle s’approcha du corps et remarqua que le boulanger avec écris avec son propre coulis en chocolat : ‘Zorro m’a tué’.
Ce n’était pas une blague, un homme était bien mort cela ne faisait aucun doute. Leterya se mit enfin à ressentir de la peur et décida de s’échapper avec Chiaki. Elle prit son amie par la main, la forçant ainsi à se lever, elles ne prirent même pas le temps d’éteindre la lumière, il fallait partir d’ici au plus vite.
Arrivé à la hauteur de la porte d’entrée de la boulangerie, se tenait là un homme avec une toque blanche et tachée de ce qui semblait être du sang, il portait un t-shirt foncé surement dans des teintes rouges, un long manteau noir et un jean, il avait également une ceinture semblable à celle que l’on utilise pour mettre des pistolets et autres armes à feu, sauf que ce n’était pas des armes mais des baguettes qui étaient accrochées à cette ceinture. Elles le reconnurent immédiatement, c’était le Tueur à la baguette dont on parlait fréquemment le soir entre amis ou lorsque l’on cherchait à faire peur aux enfants. Ce n’était pas une simple légende, cet homme existait bel et bien et se tenait devant elles.
Elles hurlèrent comme elles ne l’avaient jamais fait auparavant, se cassant presque la voix. L’homme lui restait là impassible, et commença progressivement à atteindre l’une des baguettes accrochées à sa ceinture.

L : « Chiaki s’en est fini de nous, je suis désolée de ne pas t’avoir écouté, à cause de moi on va toutes les deux mourir ici une baguette dans le cœur »

Le Tueur à la baguette brandit son arme et baguetta les deux jeunes femmes à plusieurs reprises afin de décupler son désir meurtrier, puis une fois sa folie passé termina son acte en les baguettant dans le cœur.

Le lendemain, la vie au village repris son cours comme si tous ce qui c’était passé la nuit dernière n’avait existé, comme si Leterya, Chiaki et le boulanger n’avaient jamais existé.